Hiver solidaire

Depuis 15 ans des paroisses se mobilisent chaque hiver à Paris pour accueillir des personnes à la rue et leur offrir, outre un abri sûr, la possibilité de reprendre confiance en elles-mêmes grâce aux relations fraternelles établies dans la durée entre elles et avec des personnes accueillantes investies dans cette opération. Les personnes accueillies sont d’âge, de convictions religieuses variées et d’origine diverses, certaines sont en situation administrative précaire. Hiver solidaire est une étape sur un chemin de sortie de rue et de participation à la vie sociale. Des travailleurs sociaux de l’association « Aux Captifs, la Libération » viennent compléter avec leurs compétences professionnelles le lien fraternel réalisé par les accueillants. La priorité donnée au lien fraternel conjugué à l’expérience et au savoir-faire des travailleurs sociaux est reconnue par les pouvoirs publics (ville de Paris et État).

Chaque soir, personnes accueillies et accueillantes partagent le repas (cuisiné à domicile par une personne ou une famille accueillante « repas »), passent la soirée et la nuit ensemble et se quittent le lendemain après le petit-déjeuner. Chaque matin, une équipe de personnes accueillantes « ménage » remet les lieux en l’état pour la journée. Ces rencontres permettent de fédérer des solidarités et de mettre en place un réseau de proximité. Ce sont surtout pour les personnes accueillies des moments de dignité et d’amitié partagée. Et pour les habitants d’un quartier, c’est aussi une découverte qui ouvre le regard et permet de nouvelles rencontres avec personnes les plus démunies. Chaque année s’expérimentent ainsi des temps de vie où chacun se sent accueilli et respecté dans ce qu’il est, et la joie de vivre une vraie fraternité sans être réduit à sa situation ou à son état de vie.

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Mais avant tout, merci lire et signer la charte – garante de nos valeurs.

Des chartes papier à signer sont disponibles à l’église ou dans les locaux le jour même de votre venue. Vous pouvez également signer numériquement la charte en vous inscrivant à notre liste bénévole, ci-dessus ! Dans un soucis d’équité et de transparence, nous demandons à tous les participants de signer ce document, garant des valeurs portées par hiver solidaire.

On parle de nous !

Des questions ? nos réponses ! (FAQ)

Qui choisit les personnes accueillies ?

Dans l’équipe de coordination, les responsables de l’accueil rencontrent plusieurs potentielles accueillies. Ils mesurent leur capacité à suivre le programme et s’assurent de l’entente entre les deux. Les femmes que nous rencontrons nous sont adressées par des associations partenaires – majoritairement « Aux captifs, la libération ».

Pourquoi accueillir uniquement des femmes à NDE ?

C’est une idée qui a surgi lors de la première rencontre à NDE le 9 juin 2021, Mireille Clément, responsable Hiver Solidaire à Saint-Antoine des Quinze-Vingt, nous disait que peu de paroisses accueillaient des femmes à la rue. Elles sont moins nombreuses mais leur situation est particulièrement difficile.

Quel espace dédié dans l’église ?

Un espace spécifique situé derrière le chœur de l’église a été aménagé. La douche et les sanitaires existants ont été rafraichis. Une kitchenette et un lave-linge ont été ajoutés. Accessible de la rue, par une entrée indépendante, il permet de passer la soirée et la nuit. Les deux bénévoles passent la nuit dans la sacristie située juste à coté.

Et pendant la journée ?

Les personnes sont autonomes durant la journée. Elles peuvent laisser leurs bagages dans des caisses prévues à cet effet.

Qui fait les repas ?

Une personne (ou deux) prépare un diner pour 4 personnes, et elle dine ou non avec les personnes accueillies. Elle livre le repas à 19h30, il n’y a plus qu’à le réchauffer. En cas de besoin on peut s’organiser pour aller chercher le repas prêt chez la personne qui l’a préparé. Si elle ne reste pas pour le repas, elle revient le lendemain matin chercher ses plats.

Peut-on cuisiner avec les personnes accueillies ?

Le petit-déjeuner oui, le dîner non. Ce n’est pas prévu au quotidien, car ce serait trop court : les personnes arrivent, se posent, prennent une douche, installent les lits, on dine, on fait la vaisselle. Cela peut se faire à l’occasion (anniversaire, Noël, nouvel an) mais pas tous les soirs.

Peut-on « domicilier » les personnes ?

Non, il s’agit d’une halte de nuit temporaire, les domiciliations, comme tout le suivi administratif, sont faites par les associations et les Caisses Centrales d’Activités Sociale (CCAS).

Peut-on faire un don ?

Pourquoi pas : la mise en place va nécessiter des travaux et des petits achats surtout la première année : vaisselle, couettes, lits de camp… Une cagnotte peut servir à cela.

Comment se passe le couchage ?

On installe tous les soirs les lits de camp en les séparant par des paravents afin de préserver un minimum d’intimité. On fournit les couettes et draps pour les accueillis (lavage sur place), les deux accueillants « nuit » viennent avec leur sac de couchage.

Comment faire si les personnes ne sont pas en forme ?

Les personnes accueillies peuvent être fatiguées, déprimées, par une journée de rue. Il faut faire avec, les laisser tranquilles si elles ne veulent pas parler. Elles s’engagent à ne pas venir alcoolisées ou sous l’emprise de stupéfiants. Si cela arrive, l’équipe d’accueil fait un rappel à la règle, aidée éventuellement par le travailleur social référent. Si cela persiste, cela peut aller jusqu’à la fin de l’expérience pour la personne accueillie. Ces situations se vivent et se décident en équipe, collectivement.

Sommes-nous assez nombreux pour engager NDE ?

Non ! et c’est pour cela qu’il faut le faire, pas seulement avec les réguliers de NDE : parlez-en à vos voisins, aux amis, à vos enfants et leurs amis, aux croyants qui fréquentent le temple, la mosquée ou la synagogue… Dès qu’on le propose à dix personnes, deux s’engagent !